Basilicate : la beauté dans l’alternance de lumière et d’ombre

La lumière alternante du soleil et de la lune prête a beaucoup d’endroits un pouvoir d’attraction différent. Parfois on remarque quelque chose dans l’ombre vespérale que l’oeil n’aurait pas distingué dans d’autres circonstances.

Un relief, l’autel d’une église rupestre ou les traces de fresques antiques sont les signes visibles de générations passées. Peu de régions s’ouvrent ainsi au regard du visiteur dans le détail, plutôt que dans l’ensemble. Que ce soient les rayons chauds du soleil ou la lumière délicate de la lune, les deux font ressortir dans le Basilicate - chacun à sa manière - une mosaïque de beauté.

La capitale de la province, Potenza, se montre sous son meilleur jour dans la lumière du soleil. On y entre par une des portes anciennes de la ville, San Giovanni, San Luca ou San Gerardo. Au coeur de la ville se trouve la cathédrale du 18è siècle, une ouvre d’ élèves de Vanvitelli. Lors de fouilles à l’intérieur on a découvert des restes d’un plancher multicolore, datant du 4è siècle avant JC. Celui qui s’intéresse à l’art moderne la trouve à la Sala Mostre della Biblioteca Nazionale.  Ici ont lieu de nombreux vernissages d’artistes contemporains.

Non loin de Potenza se trouve Senise, une petite localité, dont les ruelles raides et les marches mènent du coeur de la vieille ville jusqu’au château fort du 12è siècle, fier, doté de tours et de créneaux.. La petite ville  a acquis une certaine réputation pour le Peperoncino de Senise qui a reçu, en 1966, l’appellation IGP.

Venosa, une petite mais florissante ville de la province de Potenza, a aussi des racines anciennes. Les ruines des thermes, du frigidarium et de l’amphithéâtre sont  des témoins fiers d’une colonisation par les Romains. Remarquable aussi est la Casa di Orazio, la prétendue maison natale d’Horace. Mail il ne faut surtout pas manquer de goûter le vin d’appellation DOC Aglianico del Vulture, un des vins rouges les plus connus du sud de l’Italie.

Le coucher du soleil, quand la journée s’achève doucement, est le meilleur moment pour visiter Matera. Cette ville est connue dans le monde entier pour ses habitations troglodytes, les Sassi di Matera, qui étaient toujours habitées il y a quelques décennies encore. Ces cavernes sont des témoins concrets de la vie misérable des Lucaniens dans l’Antiquité. Carlo Levi le démontre de façon très parlante dans son film: «Le Christ s’est arrêté à Eboli». Ces habitations troglodytes font partie du patrimoine culturel mondial de l’Unesco. Elles ont été restaurées et il en émane, dans l’ombre du soir, une beauté toute aussi fascinante que retenue.

Et le soleil se lève encore une fois. Celui qui est féru d’archéologie le met tout de suite en route pour visiter Metaponto, la ville antique qui a servi de refuge à Pythagore. On peut voir de très belles pièces au Museo archeologico nazionale de Metaponto. Dès qu’il fait plus chaud on continue vers le merveilleux Golfe de Policastro, où se trouve, posée telle une pierre précieuse, Maratea, une station balnéaire connue pour la propreté de sa mer. Dans la ville haute on peut flâner à travers les ruelles du coeur de la vieille ville enchanteresse, où on peut admirer de très beaux portails et fouiner dans de jolies boutiques qui vendent de l’artisanat. On ne peut que vous recommander d’y faire une halte gastronomique pour découvrir les délices de la cuisine lucanienne, par exemple l’ exquis carboncello, un champignon noble, qui est servi de nombreuses façons. Les fagioli di Sarconi, servis avec des pâtes, sont délicieux, où le baccalà di Avigliano qui l’on prépare avec des piments rouges.

Mais de loin le meilleur endroit pour s’adonner aux plaisir de la table est un Agriturismo convivial. Ici on vous donnera certainement de nombreux conseils utiles pour organiser votre voyage à travers lumière et ombre, pour découvrir la beauté cachée de cette région.

La journée se termine et le rideau bleu de la nuit s’ouvre à nouveau pour souhaiter la bienvenue à la lune qui a cette faculté de conférer quelque chose d’irréel à ce très vieux paysage qui incite à la contemplation et  donne envie de rendre grâce au Créateur.

Le saviez-vous?

«Le Basilicate ressemble un peu à une ébauche de Dieu, que tu le croies ou non». Rocco Papaleo le dit dans le filme maintenant très célèbre «Basilikata from coast to coast». L’histoire parle d’un groupe de musiciens qui vont à pied de Maratea à Scanzano Jonico, pour participer à un festival.

Le village de Craco attire l’attention car depuis le glissement de terrain de 1963 les habitants l’ont totalement déserté. Ce lieu et son ambiance fantomatique, avec ses ruelles vides, était le théâtre de beaucoup de films, entre autre «La Lupa» d’Alberto Lattuada, «Cristo si è fermato a Eboli» de Francesco Rosi, et plus récemment «La passione di Cristo» de Mel Gibson.

Michela Bilotta